Il est surprenant de voir à quelle fréquence les souvenirs nous apparaissent sous forme visuelle, semblables à des instantanés dans la psyché que seul le temps peut effacer.
Après tout, après mûre réflexion, la vue n'est pas seulement le produit de l'activité de nos yeux, elle est aussi et surtout le regard de notre esprit à travers la mémoire. Cette nature visuelle du passé qui donne forme à nos souvenirs, ne cadre pas, en apparence, avec la cécité, pourtant, j'ai voulu sonder cet aspect, en essayant de raconter la peur de perdre la vue. Mais comment dire visuellement la perte de la vue ? Ainsi, à partir de cette contradiction seulement en apparence insoluble, la recherche d'une narration visuelle de la peur de perdre la vue est intimement liée à la mémoire, bien que la vue cesse, ce qui reste c'est l'intégralité des expériences que le temps nous offre dans la mesure où nous existent et l'existence n'est rien de plus qu'une rencontre continue entre nous, le monde et ce qui nous dépasse
Couverture souple Otabind
Texte de Bruno de Franceschi
Conception par Federico Barbon
Avec le soutien de FOLIO, PhMuseum
Edition de 500
Livres spirituels, septembre 2021